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Les décors intérieurs de l’Hôtel de Sully (1625-1661)

Rue Saint-Antoine

façade sur rue saint antoine

L’Hôtel de Sully, façade sur la rue Saint-Antoine

Malgré les occupations successives et les nombreuses altérations subies au cours des XIXe et XXe siècles, l’Hôtel de Sully renferme encore quatorze pièces possédant d’importants aménagements anciens.

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Le décor du grand escalier : la sous-face des marches, au rez-de-chaussée

Dès le seuil de la porte franchi, le savant décor sculpté ornant la sous-face du grand escalier ne peut échapper au regard. La composition du rez-de-chaussée comprend un grand compartiment ovale portant une tête féminine couronnée, posée sur un cartouche. De part et d’autre, quatre compartiments présentent une grande fleur, alors que la corniche des murs latéraux est rythmée de consoles figurant des masques grotesques. 

Donnant à la fois sur la Cour d’honneur et sur le jardin, la grande salle basse du rez-de-chaussée a conservé son plafond à poutres et solives peintes, caractéristique des plafonds dits à la française. Autrefois consacrée aux réceptions et aux fêtes, elle est aujourd’hui occupée par la boutique du Centre des musées nationaux. Deux autres pièces du rez-de-chaussée, l’une à l’ouest de la grande salle, l’autre située à l’opposé, dans l’aile droite de l’hôtel particulier, possèdent un plafond à poutres et solives. Deux pièces du premier étage, aménagées dans le pavillon occidental sur la rue et à l’extrémité du corps de logis principal, présentent un semblable plafond à la française.

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Le décor du grand escalier, vu du palier intermédiaire

Disposé au centre du corps de logis principal, le grand escalier est bâti en pierre ; il comprend plusieurs volées droites et des paliers, soutenues par un mur central. Ce type d’escalier à l’italienne, qui avait été expérimenté au Louvre, sous le règne de Henri II, paraissait toutefois archaïque en 1625 et allait être bientôt supplanté par l’escalier tournant autour d’un large jour central, selon le modèle imaginé au château de Maisons par François Mansart.

Le palier du premier étage dessert, à gauche, la chambre du ministre Sully, dont il ne subsiste que le plafond à poutres et solives, et la grande salle haute, à droite, décorée par Daniel Dezeuze en 2000.

hôtel de sully aile neuve

L’aile neuve de l’Hôtel de Sully (1658-60)

Après la mort de Maximilien de Béthune, duc de Sully et ministre de Henri IV, qui avait acquis l’hôtel particulier de la rue Saint-Antoine pour y passer ses dernières années, la demeure passa entre les mains de son petit-fils, Maximilien-François. Celui-ci occupa un appartement dans l’aile occidentale sur cour, aménagé par François Le Vau en 1651. Le second duc de Sully et son épouse, Charlotte Séguier, profitèrent ensuite du mariage de leur fils, marquis de Rosny, pour agrandir leur hôtel particulier devenu trop exigu pour abriter deux ménages menant grand train.

Ils firent bâtir une aile supplémentaire, perpendiculaire au logis principal, à l’emplacement occupé jusque-là par un petit jardin. Dans cette « aile neuve », ils ordonnèrent l’aménagement de deux appartements : le duc de Sully choisit d’occuper le rez-de-chaussée et son épouse, les pièces de l’étage.

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L’antichambre de l’appartement de Charlotte Séguier, duchesse de Béthune-Sully (1658-60)

L’appartement de la duchesse de Béthune-Sully a subsisté : il se compose d’une antichambre, d’une chambre avec une alcôve, d’un oratoire et d’un petit cabinet. L’antichambre est coiffée d’un plafond en voûte surbaissé, d’inspiration italienne, dont le décor peint a été retrouvé sous d’épais badigeons. Ce plafond est divisé en compartiments habités de masques féminins, de coquilles, de rinceaux et de personnages à corps végétal.

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Les motifs du plafond de l’antichambre

      Les motifs du plafond sont peints en camaïeu et rehauts d’or sur un fond d’or bruni. Sur les quatre côtés du plafond, de petits génies, dont la partie inférieure du corps est formée de grandes feuilles et de rinceaux enroulés, présentent des vases à anses. Ils sont environnés de têtes féminines à large coiffe, posées sur deux volutes de rinceaux, et de coquilles ornées de rubans.

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Les murs tendus de tapisserie

L’antichambre était ornée d’un lambris à cadres et chambranles sculptés qui a disparu. L’actuel décor présente, en dessus-de-porte, trois tableaux de paysage du XVIIe siècle. Les murs sont tendus de tapisseries de « verdures » de la première moitié du XVIIe siècle, provenant du château de Sully-sur-Loire. Elles montrent des paysages animés de figures, avec des colonnes torses dans les bordures.

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La coupole surplombant la chambre à l’italienne de la duchesse

La chambre à l’italienne de la duchesse succède à l’antichambre : elle est, d’un côté, éclairée sur le jardin par deux fenêtres et de l’autre, prolongée par l’alcôve destinée à accueillir le lit. De plan carré, la chambre est couverte d’une coupole circulaire, dont le départ forme une couronne, feinte et rehaussée d’or, de palmettes et de grecques. Le peintre Antoine Paillet (1626-1701) en conçut le décor : la scène principale représente Endymion porté dans les nuées ; elle est entourée d’une balustrade feinte ornée de feuilles d’acanthe qui alternent avec les douze signes du Zodiaque.

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La lucarne aveugle de l’aile neuve

La coupole peinte de la chambre de Charlotte Séguier explique, à l’extérieur, la présence d’une lucarne aveugle, construite à des fins d’harmonie et d’équilibre de l’architecture, mais qui s’ouvre sur la structure du décor peint : elle n’a par conséquent jamais été ouverte.  

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L’allégorie de L’Aube

La coupole de la chambre repose sur quatre pendentifs triangulaires, ornés de figures allégoriques sur un fond d’or damassé : ce sont les Heures du Jour (L’Aube, Le Jour, Le Soir et La Nuit).

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Un pilastre à chapiteau ionique

Les parois latérales de la chambre de la duchesse sont divisées en trois travées par des pilastres cannelés à chapiteau ionique. Ils supportent un bel entablement orné d’une corniche à modillons.

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Les parois latérales de la chambre de la duchesse

 Chaque travée est soigneusement compartimentée et décorée de reliefs feints ou sculptés et rehaussés d’or. La paroi gauche présente, à hauteur de regard, le portrait présumé de Maximilien-François de Béthune, second duc de Sully. Il faisait peut-être face au portrait de la duchesse de Sully jusqu’à ce que celle-ci ne remplace son double en peinture par un grand trumeau de glace.

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Les chimères de la boiserie située sous le portrait

Le décor de la travée présentant le portrait présumé du duc de Sully est particulièrement soigné : le lambris bas, traité en relief feint, est orné d’un médaillon portant la figure de l’Amour, encadré de deux trophées d’armes. Le médaillon est par ailleurs couronné d’un phylactère marqué de la devise en latin Puri nulla nuociamo (« Purs, nous ne nuisons aucunement »). Au-dessus, deux chimères sculptées et dorées encadrent un vase de lapis et semblent supporter le tableau.

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Un tableau de fleurs

Les portes sont surmontées de quatre tableaux légèrement ovales, représentant des bouquets de fleurs. Chaque tableau en dessus-de-porte est fixé sur les boiseries et orné de guirlandes de fleurs et de fruits ; celles-ci, retenues par de fins rubans, retombent sur le long des bordures dorées.

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Le panneau décoratif du lambris placé entre les fenêtres

Entre les fenêtres donnant vue sur le jardin, le lambris est divisé en quatre parties. Le compartiment inférieur représente des rinceaux s’enroulant autour d’une coquille ; il est surmonté d’une grande composition qui environne une scène peinte en camaïeu gris-bleu (Echo et Narcisse ?). Cette saynète s’inscrit dans un cartel porté par des rinceaux, couronné d’un mascaron et de guirlandes végétales, et surmonté de génies, qui encadrent un paon.

Le panneau supérieur présente un tableau de format circulaire, représentant, à l’instar des tableaux ovales des parois latérales, un bouquet de fleurs. Le compartiment supérieur contient deux branches nouées d’un ruban, qui enserrent les chiffres entrelacés des époux M.F.B.S.C., pour « Maximilien François de Béthune » et « Charlotte Séguier ».

 

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L’alcôve de la chambre de la duchesse

Face aux croisées, l’alcôve du lit prolonge la chambre d’un quart de sa largeur. Elle était meublée d’un lit « à hauts piliers de bois de chesne », évoqué par un lit à baldaquin de velours rouge sur fond vert. Dans le mur du fond, une porte s’ouvre sur une garde-robe et, à droite, un petit recoin servait d’oratoire.

C’est également Paillet qui réalisa la peinture du plafond en calotte de l’alcôve : un cortège d’Amours qui voltige en soulevant une lourde draperie pour laisser apparaître la figure sculptée de l’Harmonie jouant de la viole.

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Le décor du petit cabinet

A la suite de la chambre, un petit cabinet termine l’appartement. Cette pièce étroite est décorée d’un plafond peint représentant deux Amours, l’un brandissant un flambeau, l’autre jetant des fleurs. Dans les écoinçons, l’auteur anonyme a représenté des rinceaux et des coquilles dorés se détachant sur un fond blanc.

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L’Hôtel de Sully

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